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Prairies entrelacées: Listes des œuvres

Prairies entrelacées
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table of contents
  1. Front matter
    1. Half Title Page
    2. Art in Profile series
    3. Title Page
    4. Copyright Page
    5. Contents
    6. Message de la Ministre
    7. Remerciements
    8. Itinéraire de l’exposition
    9. 1 Introduction à Prairies entrelacées : Retrouver les « modernismes perdus »
  2. Section 1 : Recouvrer les histoires
    1. 2. Reculez – Il n’y a rien à voir – Circulez
    2. 3. Modernistes marginalisés : Coopératives et arts textiles autochtones en Saskatchewan, 1960-1972
    3. 4. Histoires métisses et travail artistique des femmes dans Margaret’s Rug de Margaret Pelletier Harrison
    4. 5. Le don du temps, le don de la liberté : Le tissage et les arts textiles au Banff Centre
    5. 6. Espaces vivants et habitables : Les textiles et l’architecture des Prairies
  3. Section 2 : Rencontres contextuelles
    1. 7. Exposition Prairies entrelacées : Rencontres, désirs et défis
    2. 8. Le tissage à l’horizon : Rencontres avec l’art textile dans les Prairies canadiennes
    3. 9. Les corps contextuels : Du berceau à la barricade
    4. 10. Six façons de découvrir Prairies entrelacées
  4. Section 3 : Élargir le cadre
    1. 11. Élargir le cadre du tissage
  5. Listes des œuvres
  6. Contributeurs

Listes des œuvres

Catalogue 1

Pat Adams

n. 1943, Tisdale, Saskatchewan, Canada

Prairie Sunset, 1983

77,5 x 148 cm

tissage, « pick on pick »; laine, lin

Le Musée d’art MacKenzie, collection de l’Université de Regina, 1983-9

« C’est la prairie qui façonne mon tissage ». Cette déclaration toute simple de l’artiste et tisserand saskatchewanais Pat Adams explique clairement la motivation qui sous-tend des œuvres telles que Prairie Sunset. De subtils dégradés de couleurs, rendus vivants grâce à de multiples navettes sur son grand métier à tisser Glimakra, définissent un espace vibrant et ininterrompu. À l’instar des ceintures fléchées qu’il produira plus tard, ces tissages paysagers témoignent d’une identité étroitement liée à la terre.

Page reproduite, p. 122.

Catalogue 2

Pat Adams

n. 1943, Tisdale, Saskatchewan, Canada

Remember That Sunset We Saw from Here One Time? 1984

79 x 147 cm

tissage, « pick on pick »; laine, lin

Collection de Julia et Yolande Krueger

Pat Adams dit qu’il commence son processus de tissage par une image mentale. Chaque étape est planifiée, de la séquence des nuances à la teinture de son propre fil. Le produit final est comme un souvenir, un artefact de l’image originale qu’il avait en tête, une réalité illustrée avec humour dans ce paysage au cœur d’un paysage.

Page reproduite, couverture, p. 134.

Catalogue 3

Ilse Anysas-Šalkauskas

n. 1942, Berlin, Allemagne de parents Lithuaniens réfugiés

Rising from the Ashes, 1988

203 x 120 cm

assemblage et nouage; cuir

Collection de l’artiste

Étudiante du Collège des Arts de l’Alberta (١٩٧٦-١٩٨٠), Ilse Anysas-Šalkauskas attribue à Katharine Dickerson le mérite de lui avoir appris à tisser et de lui avoir inculqué une approche expérimentale. Après l’obtention de son diplôme, elle commence à expérimenter l’utilisation de chutes de cuir d’origine locale, le surcyclage et l’économie de bout de chandelle, pratiques éthiques héritées de sa famille. Rising from the Ashes est la deuxième tapisserie en cuir qu’elle crée. Cette œuvre représente la guérison et la survie, envers et contre tout – comme réfugiés lituaniens en Allemagne, puis comme immigrants aux États-Unis et au Canada. Rising renvoie également à l’attachement profond de l’artiste pour le paysage vallonné des contreforts de l’Ouest de l’Alberta, avec ses cycles de croissance et de décomposition. Anysas-Šalkauskas continue de travailler avec des textiles, utilisant le plus souvent les techniques de la courtepointe et de l’appliqué, et enseigne le tissage à sa petite-fille.

Pages reproduites, p. xviii, p. 129, p. 198.

Catalogue 4

Cindy Baker

n. Leduc, Alberta, Canada

I know People are Stealing my Things, 1998

42 x 108 x 4 cm

tapis crocheté; acrylique, laine, coton

Collection de l’Alberta Foundation for the Arts

Cindy Baker, basée dans l’Ouest canadien, est une activiste qui défend les droits des personnes obèses et des personnes queer et qui utilise fréquemment l’artisanat pour déformer les idéaux concernant la beauté, le genre et la sexualité, l’art et la valeur. Sa série Welcome Mats (1997-2007) utilise une houque – un instrument artistique usité principalement par les amateurs – pour son potentiel subversif. Selon ses propres termes, elle crée des « tapis de bienvenue pour les personnes qui ne sont pas nécessairement les bienvenues. Tout comme les tapis de bienvenue actuels ne signifient pas nécessairement qu’une personne se tenant sur le pas de la porte est la bienvenue à l’intérieur, mes tapis de bienvenue ne signifient pas littéralement ce qu’ils disent ». Baker exploite l’ambiguïté de ce que l’artiste et théoricienne de la culture Allyson Mitchell appelle « l’artisanat abandonné » pour exprimer et explorer l’altérité.

Page reproduite, p. 154.

Catalogue 5

Susan Barton-Tait

n. 1948, Campbellton, Nouveau-Brunswick, Canada

Nepenthe, c. 1977

110 x 209 cm

tissage; poil de chien, laine, fibres assorties

Collection de l’artiste

Ayant quitté les États-Unis pour s’installer à Winnipeg en ١٩٧٤, Susan Barton-Tait y a trouvé peu d’encouragement pour ses explorations hors métier à tisser, jusqu’à l’arrivée d’Aganetha Dyck en 1976. Les deux femmes se sont rapidement liées d’amitié, Barton-Tait aidant Dyck à réaliser des expériences de feutrage dans son studio. L’approche non conventionnelle des matières adoptée par Barton-Tait est évidente dans ce travail sur métier à tisser. Utilisant des fils filés à partir de poils de chien qu’elle et ses amis ont amassés, Barton-Tait a réalisé un tissage qui évoque le pelage à longues torsades de Nepenthe, son puli – ou berger hongrois – qui a donné son nom à cette œuvre.

Pages reproduites, p. xv, p. 191.

Catalogue 6

Inese Birstins

n. 1942, Madona, Lettonie

Mindscape, 1978

177,8 x 96,5 x 17,8 cm

tissage, nouage, teint à la main; jute, fibre de sisal et fibres mélangées

Collection de la Surrey Art Gallery, don de Bruce Ambrose

En 1978, avec seulement quelques années d’enseignement de tissage à son actif, Inese Birstins participe à deux programmes de résidence au Centre des arts de Banff : Sculptural Weaving et Fibre in Architectural Space. Mindscape, qui date de cette période, témoigne de la maîtrise de Birstins de son médium et de son engagement à repousser les limites du tissage par une exploration de matériaux et de textures naturels, une expansion en trois dimensions et des références aux pensées intérieures comme aux paysages. Birstins est l’une des rares Canadiennes à figurer dans le livre révolutionnaire de Constantine et Larsen, The Art Fabric Mainstream (1981), avec son œuvre de feutrage Interchange II (1979), probablement créée pendant le programme de résidence de Banff, Fibre Interchange, en 1979.

Pages reproduites, p. 69, p. 77.

Catalogue 7

Rose Buffalo

d. 1988, Standing Buffalo First Nation, Saskatchewan, Canada

Ta-Hah ‘ Sheena, 1968

110 x 36,5 cm

Sioux Handcraft Co-operative

110 x 36,5 cm

tapis crocheté avec une aiguille à clapet; laine, coton 

Collection permanente de SK Arts 

Page reproduite, p. 48.

Catalogue 8

Brenda Campbell

n. 1942, Moose Jaw, Saskatchewan, Canada

Woodlands Undercover, 1975

298 x 360,5 x 8 cm

tissage, cordons enroulés, nœuds rya; laine naturelle, coton, toison brute

Collection de l’Alberta Foundation for the Arts, 1977.042.001

Étant donné les tissages d’inspiration pop de Brenda Campbell à la même époque, l’absence de couleurs dans Woodlands Undercover est surprenante. Plutôt que de submerger les sens avec des éclats de verts, de roses et de violets, Campbell invite les spectateurs à être présents et à examiner attentivement et réagir à ce qui se trouve devant eux. Possédant une technique sophistiquée pour avoir étudié au Collège des arts de l’Alberta et travaillé avec Douglas Motter and Associates, Campbell exploite dans une pièce unique, Woodlands Undercover, de nombreuses méthodes : tapisserie, enroulage et nœud rya (nouage utilisé dans les tapis à longs poils). Cependant, le titre fait également allusion à quelque chose d’autre : des parcelles de régions boisées parsemées de ravins cachés et d’animaux dissimulés, des secrets qui ne sont révélés qu’à ceux qui ralentissent.

Page reproduite, p. 182.

Catalogue 9

Nancy Crites

n. 1951, Toronto, Ontario, Canada

Threshold : No Laughing Matter, 1991

41 x 65 x 4 cm

tapis crocheté; condoms en latex, tissu de renfort en coton

Collection permanente de SK Arts, C92-93.01a

Des condoms roses et bleus, durcis par le temps et devenus d’une couleur brun caramel, forment le mot « WELCOME » sur ce tapis crocheté original de l’artiste calgarienne Nancy Crites, une œuvre créée pendant ses premières années à Prince Albert, en Saskatchewan. « Ce tapis témoigne de ma préoccupation pour l’épidémie de sida et de mon intérêt pour la démystification du condom afin de garantir la sécurité et la protection. [C’]est une déclaration sur le franchissement de la limite de l’espace privé, que ce soit physiquement, sexuellement ou autrement : le respect, la permission et la sécurité de toutes les personnes concernées doivent être pris en compte », a déclaré l’artiste.

Pages reproduites, p. 150, p. 155.

Catalogue 10

Nancy Crites

n. 1951, Toronto, Ontario, Canada

Threshold : No Laughing Matter II, 2022

53 x 71 cm

tapis crocheté; laine feutrée teinte à la main, soie de sari

Collection permanente de SK Arts, C92-93.01b

Les fibres roses et bleues de ce tapis crocheté rappellent les condoms colorés utilisés dans la création de la première version de Threshold : No Laughing Matter trente ans plus tôt. Alors que le tapis original évoquait le rôle des condoms pour garantir « sécurité et protection » pendant l’épidémie de sida, sa version actualisée « exprime des préoccupations quant au rôle et aux implications du tapis de bienvenue pendant une pandémie. Qui franchit le seuil de votre espace privé, de votre maison, de votre studio, etc.? ».

Page reproduite, p. 155.

Catalogue 11

Katharine Dickerson

n. 1947, Duluth, Minnesota, États-Unis

West Coast Tree Stump, 1972

226 x 297 x 267 cm

tressage, trame supplémentaire; jute, laine filée au fuseau, toile de jute

Collection de la Banque d’art du Conseil des arts du Canada / Collection of the Canada Council Art Bank 74/5-0968

Katharine Dickerson est déjà une artiste et une tisserande célèbre lorsqu’elle arrive à Calgary pour enseigner le tissage au Collège des Arts de l’Alberta en 1977. Elle avait étudié à la célèbre Haystack Mountain School of Crafts avec Jean Stampsta et à l’École de l’Institut d’art de Chicago avec Claire Zeisler, avant de s’installer dans une ferme sur l’île de Vancouver. C’est là qu’elle laisse de côté le tissage technique précis pour adopter une approche plus expérimentale, inspirée par son étude des techniques d’artisanat textile autochtone. Son travail prend de l’ampleur et de la complexité et donne naissance à une œuvre monumentale, West Coast Tree Stump. Cette œuvre est créée sans métier à tisser dans son studio extérieur, entouré d’arbres vivants. Dickerson réalise plusieurs autres grosses commandes, dont l’immersive West Coast Forest pour le ministère des Travaux publics (édifice Douglas) à Victoria, en 1975–1976. Elle prend la relève de Douglas Motter, parti à la retraite, au Collège des Arts de l’Alberta; son approche du tissage a été comparée au rock explosif de Jimi Hendrix.

Pages reproduites, p. xviii, p. 129.

Catalogue 12

Aganetha Dyck

n. 1937, Winnipeg, Manitoba, Canada

Rope Dance, c. 1974

293 x 37,5 x 30 cm

crochet; jute

Collection permanente de SK Arts, 1976-305

Ayant grandi dans une région rurale du Manitoba, Aganetha Dyck fut fascinée, enfant, par les petits napperons et les paniers crochetés par sa grand-mère mennonite. Une fois établie à Prince Albert en 1972, Dyck commence à créer des formes imaginatives à l’aide de cette technique, notamment un cochon et des porcelets crochetés en fil de cuivre. Ces œuvres ont attiré l’attention de George Glenn, directeur du Centre des arts de Prince Albert, ce qui valut à l’artiste une invitation à s’installer dans le studio du centre. C’est à cet endroit que Dyck a rencontré la dynamique communauté des tisserands de la Saskatchewan, notamment Margreet van Walsem, Annabel Taylor, Kaija Sanelma Harris et Ann Newdigate, parmi d’autres.

Page reproduite, p. 190.

Catalogue 13

Aganetha Dyck

n. 1937, Winnipeg, Manitoba, Canada

Close Knit, 1976

35 x 89 x 391 cm

feutrage par machine à laver à essoreuse; laine

Collection permanente de SK Arts, 2022-074

Élève de la maître tisserande Margreet van Walsem au milieu des années 1970, Aganetha Dyck s’impatiente rapidement devant les exigences du travail sur métier à tisser. C’est en découvrant par hasard la beauté de la laine rétrécie, que Dyck a adopté comme appareil de création artistique la machine à laver, plutôt que le métier à tisser, et les articles en laine rejetés, plutôt que le fil, qui sont devenus son support préféré. Close Knit, créé après son départ de Prince Albert pour Winnipeg en 1976, appartient à sa série signature Sizes 8 to 46. Les chandails de laine rétrécis dans cette œuvre forment un tout compact et cohésif, affirmant une perspective féministe sur la valeur de la vie et du travail domestiques.

Page reproduite, p. 118.

Catalogue 14

Murray Gibson

n. 1960, Victoria, Colombie-Britannique, Canada

Prairie Carpet, 1990

227 x 378 cm

tapisserie; laine, soie, coton

Collection de la Compagnie Pétrolière Impériale Limitée

Au cours de son éminente carrière, Murray Gibson rend souvent hommage à la longue histoire et à la portée mondiale du tissage en modelant des motifs textiles inspirés de cultures du monde entier. Prairie Carpet est une commande de Esso Ressources Canada pour le Centre de recherche Esso sur le campus de l’Université de Calgary. La tapisserie est censée évoquer un « vol de tapis magique » au-dessus des prairies et des montagnes à travers les aurores boréales, et faire écho aux voyages de découverte des chercheurs qui explorent l’univers. Fait inhabituel, la section supérieure du tapis est tissée de l’arrière vers l’avant de sorte qu’elle ne peut être lue correctement que lorsqu’elle est repliée, une particularité qui renvoie à la façon dont le savoir peut bouleverser notre compréhension de la réalité. Gibson, diplômé du Collège des Arts de l’Alberta (maintenant AUArts), habite à Antigonish, en Nouvelle-Écosse.

Pages reproduites, p. 97, p. 114.

Catalogue 15

Nancy Goodpipe 

1928–2006, Standing Buffalo First Nation, Saskatchewan, Canada 

Rug, 1968 

Sioux Handcraft Co-operative

76,2 x 68,6 cm

tapis crocheté avec une aiguille à clapet; laine, coton 

Collection permanente de SK Arts 

Page reproduite, p. 42.

Catalogue 16

Evelyn Goodtrack

n. 1950, Fort Qu’Appelle, Saskatchewan, Canada

Dakota Rug, v. 1968

Sioux Handcraft Co-operative

174,5 x 113,5 cm

tapis crocheté avec une aiguille à clapet; laine, coton

Collection permanente de SK Arts, N70.3

À l’adolescence, Evelyn Dale Goodtrack (née Yuzicappi) fait partie des jeunes membres de la coopérative artisanale sioux. Elle attribue le design de Dakota Rug, le seul de ce groupe qui comporte des motifs floraux, à une « grand-mère de Prince Albert ». Goodtrack aime l’aspect communautaire du projet, la façon dont tout le monde participe et s’entraide, et le rapprochement créé avec les aînés. Ce tapis fut crocheté principalement le soir, à la lumière de la lampe, car autrefois la maison de Goodtrack n’avait pas l’électricité. Aujourd’hui, Goodtrack vit avec son mari, Hartland Goodtrack, au sein de la Première Nation Standing Buffalo. Tous deux comptent parmi les aînés du centre culturel autochtone de la Saskatchewan et se consacrent à l’éducation des jeunes Dakotas et Lakotas.

Page reproduite, p. 36.

Catalogue 17

Jessie Goodwill

Rug, 1967

Sioux Handcraft Co-operative

65 x 76 cm

tapis crocheté avec une aiguille à clapet; laine, coton 

Collection permanente de SK Arts

Page reproduite, p. 41.

Catalogue 18

Phyllis Green

n. 1950, Minneapolis, Minnesota, États-Unis

Boob Tree, 1975

109,2 x 55,9 x 50,8 cm

crochet; laine, bois

Collection du Musée des beaux-arts de Winnipeg; œuvre acquise avec les fonds de la succession de M. et Mme Bernard Naylor; fonds gérés par la Winnipeg Foundation, 2014-128

En tant qu’affiche de l’exposition Woman as Viewer de 1975, le Boob Tree (littéralement arbre à nichons) de Phyllis Green a connu un succès immédiat. L’exposition organisée par la Winnipeg Art Gallery à l’occasion de l’Année internationale de la femme célébrait « une vision par une femme d’elle-même et de son monde » (Zenith Corne, 1978), mais elle remettait aussi en question une exposition parallèle qui présentait principalement des images de femmes réalisées par des hommes. Que ce soit à cause de la touche humoristique du Boob Tree, de sa couleur percutante, de l’usage du crochet (stéréotype de l’artisanat féminin) ou de sa résonance archétypique, l’effet a été irrésistible. Comme l’a admis plus tard l’écrivain Doug Harvey, « [l]es affiches étaient populaires et controversées, et il semblait y en avoir partout dans la ville – jusqu’à ce qu’il devienne de bon ton de les voler – une tendance criminelle à laquelle j’avoue avoir moi-même cédée » (Harvey, 2018).

Pages reproduites, p. xix, p. 146, p. 168.

Catalogue 19

Ann Hamilton,

n. 1956, Lima, Ohio, États-Unis

Untitled, 1979

262 x 250 cm

tissage; coton, fibre de sisal, laine

Collection de la Galerie Walter Phillips, Centre des arts et de la créativité de Banff

Ann Hamilton est une importante artiste américaine, surtout connue pour ses installations multimédias immersives qui répondent à des contextes architecturaux et à l’histoire sociale. Ses racines du côté textile sont moins connues. Après avoir appris à tisser avec Cynthia Schira à l’Université du Kansas (BFA 1979), Hamilton passe l’année qui suit à tisser à l’École des Beaux-arts de Banff. « Lorsque je suis arrivée à Banff, je faisais un travail qui ressemblait beaucoup à [celui de Schira]. J’ai toujours l’impression qu’une grande partie de mon travail découle d’une sensibilité textile ». Après Banff, elle s’installe à Montréal avant de poursuivre des études supérieures en sculpture à Yale (MFA 1985). Ses travaux ultérieurs témoignent d’une préoccupation pour les « relations entre le tissu, le son, le toucher, le mouvement et le geste humain » et d’une « dense matérialité ».

Pages reproduites, p. 64, p. 188.

Catalogue 20

Kaija Sanelma Harris

n. 1939, Turku, Finlande

Stubble Field, 1984

161 x 142 cm

double tissage; laine

Collection de la Banque d’art du Conseil des arts du Canada / Collection of the Canada Council Art Bank 87/8-0276

Pour l’artiste et tisserande de formation finlandaise Kaija Sanelma Harris, l’expérimentation des techniques de tissage est liée à son désir de transmettre des expériences sensorielles des prairies au moyen de compositions tissées. Entre 1981 et 1987, elle crée une série de paysages en tapisserie à double tissage « mettant l’accent sur la couleur et le relief » (Harris en Moppett, 1993). Dans Stubble Field, la campagne vallonnée entourant Saskatoon, émaillée de paille après la récolte, est représentée de manière créative par des formes bouclées et une riche palette de teintes couleur de terre.

Page reproduite, p. 73.

Catalogue 21

Kaija Sanelma Harris

n. 1939, Turku, Finlande

Sun Ascending, 1985

396,2 x 86,2 cm (chacun des 24 éléments)

tapisserie; laine, lin

Le Musée d’art MacKenzie; don de Cadillac Fairview Corporation Ltd., 2014-12

En 1984, l’artiste et tisserande de Saskatoon Kaija Sanelma Harris fit partie d’un groupe restreint d’artistes canadiens invités par la société Cadillac Fairview à produire des œuvres textiles pour apporter un peu de chaleur aux intérieurs modernistes austères du Centre TD, un complexe d’immeubles conçu par l’architecte Mies van der Rohe. Sun Ascending, sa plus grande œuvre et sa plus importante commande architecturale, représente un paysage modulaire géométrique qui rappelle, sous une forme abstraite, le soleil qui se lève au-dessus d’un bosquet de trembles, paysage caractéristique de sa Finlande natale et de son pays d’adoption. Les deux ensembles de panneaux donnent l’impression d’une clairière dans un fourré – un lieu de culte ancien dans la culture finlandaise.

Pages reproduites, p. xvii, p. xx, p. 82, p. 98.

Catalogue 22

Margaret Harrison

n. 1941, Katepwa Lake, Saskatchewan, Canada

Margaret’s Rug, c. 2005

55,8 x 99,1 cm

technique du tapis crocheté; chandails en laine recyclés, t-shirts, soie avec renfort en toile de jute

Collection privée

Dans Margaret’s Rug, Margaret Harrison s’éloigne des motifs floraux traditionnels des Métis pour représenter un lieu précis, celui de sa maison dans la communauté de réserves routières de Katepwa Lake, dans la vallée de la rivière Qu’Appelle, dans le sud de la Saskatchewan. Chaque élément fait référence à un lieu, à une histoire ou à une tâche féminine particulière de sa jeunesse. Selon Cheryl Troupe, universitaire métisse, le tapis est « un moyen mnémotechnique contemporain qui lui permet [à Harrison] de se souvenir et de partager ». Avec sa mère, Adeline Pelletier dite Racette, Harrison travaille sans relâche pour préserver et dynamiser les formes d’art métisses traditionnelles que sont le tapis crocheté et la broderie sur soie. Leurs efforts sont soulignés dans les films du Gabriel Dumont Institute (GDI) Aen Kroshay aen tapee avec mi gineey : Métis Hooked Rugs et Mashnikwawchikun avec la sway di fil : Métis Silk Embroidery (voir la page YouTube du GDI).

Pages reproduites, p. 14, p. 15, p. 54, p. 60.

Catalogue 23

Eva Heller

n. 1946, Lodz, Pologne

Heat, 1983

Paneau A : 227,5 x 95 x 3 cm

Paneau B : 231 x 92 x 3 cm

Paneau C : 228 x 95 x 4 cm

Paneau D : 231 x 97 x 3 cm

tapisserie; laine, coton

Collection de l’Alberta Foundation for the Arts, 1985.001.001.A-D

« Le soleil, l’herbe des prairies, la chaleur de l’été… Chaque hiver, j’attendais un chinook et les premiers signes du printemps ». La description de l’inspiration d’Eva Heller pour Heat montre son intérêt pour la transposition d’impressions de la nature en magnifiques tapisseries abstraites des Gobelins. Eva Heller a reçu sa formation à l’École supérieure des beaux-arts de Łódź, en Pologne, où elle a pu bénéficier des enseignements de conférencières invitées telles que Janina Tworek-Pierzgalska, Anna Sledziewska et l’influente Magdalena Abakanowicz. Réalisée deux ans après son arrivée au Canada, l’œuvre Heat s’est révélée un défi pour Heller qui ne disposait pas d’un grand studio dans sa maison de Lethbridge. Elle l’a donc tissée sur un simple cadre dans une petite chambre après avoir teint la laine dans une grande casserole dans sa cuisine.

Pages reproduites, p. 96, p. 129.

Catalogue 24

Theresa Isnana sr.

d. 1977, Standing Buffalo First Nation, Saskatchewan, Canada

Rug, 1967

Sioux Handcraft Co-operative

86,3 x 55,9 cm

tapis crocheté avec une aiguille à clapet; laine, coton 

Collection permanente de SK Arts 

Page reproduite, p. 41.

Catalogue 25

Pirkko Karvonen

n. 1935, Forssa, Finlande

Rapeseed Fields, 1974

230 x 97 x 6 cm

tissage; rya, teinture à base de plantes, laine

Collection de l’Alberta Foundation for the Arts, 1974.100.001

Pirkko Karvonen apprend à tisser avec sa belle-mère en Finlande, en raison de la pénurie d’objets utilitaires, comme les tapis, les serviettes et les nappes, après la guerre. Arrivée au Canada en 1951, elle ouvre un studio à Edmonton où elle enseigne le tissage à des dizaines d’élèves de la province par l’entremise des services de vulgarisation du Conseil scolaire d’Edmonton et d’Alberta Culture. Rapeseed Fields, 1974, offre un rendu abstrait d’un champ de canola, illustrant ainsi une combinaison magistrale du design, de la technique et des compétences tinctoriales de l’artiste. L’œuvre rappelle également les efforts considérables déployés par les chercheurs agricoles des prairies dans les années 1970 pour créer le canola (auparavant connu sous le nom de colza), une plante oléagineuse aux vives fleurs jaunes qui illuminent le paysage des prairies en juillet et en août.

Page reproduite, p. 128.

Catalogue 26

Jane Kidd

n. 1952, Victoria, Colombie-Britannique, Canada

Landslice #1, 1988

54 x 53 cm

tapisserie avec fente et chaîne tirée; laine, coton, rayonne, lin, soie

Collection de l’artiste

Landslice #1 et #3 font partie d’une série d’œuvres que Jane Kidd tisse après s’être jointe au corps professoral du Collège des arts de l’Alberta, où elle enseigne de 1980 à 2011. Plus petites et plus intimes que ses grandes commandes architecturales, ces œuvres explorent la structure et la forme tissées. Pour créer cette riche texture, Kidd tire sur les fils de chaîne et les rassemble en bandes en une sculpture comprimée en bas-relief qui rappelle la stratification géologique. Ses tapisseries ultérieures sont de nature plus figurative et exploitent une imposante iconographie personnelle qui s’inspire de ses recherches sur l’histoire des textiles, le monde naturel et le phénomène de collection. Kidd reçut le prestigieux Prix Saidye Bronfman pour l’excellence dans les métiers d’art en 2016.

Pages reproduites, p. 104, p. 105, p. 131.

Catalogue 27

Jane Kidd

n. 1952, Victoria, Colombie-Britannique, Canada

Landslice #3, 1989

54 x 53 cm

tapisserie avec fente et chaîne tirée; laine, coton, rayonne, lin, soie

Collection de l’artiste

Pages reproduites, p. 164, p. 179.

Catalogue 28

Charlotte Lindgren

n. 1931, Toronto, Ontario, Canada

Winter Tree, c. 1965

148.3 x 73 cm

tissage; laine, fil

Collection du Musée d’art du Centre de la Confédération, CM 67.1.36, CM 67.1.36

L’œuvre Winter Tree de Charlotte Lindgren, présentée dans le cadre de la célèbre exposition Artisanat canadien à Expo 67, reflète l’intérêt continu de l’artiste pour l’architecture. Ce n’est qu’une fois l’œuvre suspendue qu’on a pu créer la forme tridimensionnelle se dégageant du tissage à plat sur le métier à tisser de la laine de couleur noire, choisie pour sa clarté, sa légèreté et son intemporalité. Bien que Lindgren soit alors installée à Halifax, les années qu’elle passe à Winnipeg (1956–1963) jouent un rôle essentiel dans son développement. Alors qu’elle travaille comme conférencière en design au département d’économie domestique de l’Université du Manitoba, elle suit des cours de tissage auprès de sa collègue Lillian Allen. Une série de tentures murales créées avant son déménagement à Halifax en 1964 attire l’attention du doyen américain des textiles, Jack Lenor Larsen, qui l’invite à la Haystack Mountain School of Crafts à Deer Isle, dans le Maine. Lindgren représente ensuite le Canada à deux biennales internationales de la tapisserie de Lausanne (1967, 1969) et enseigne au Centre des arts de Banff dans les années 1970.

Pages reproduites, p. 117, p. 119.

Catalogue 29

Carole Little

n. 1949, Calgary, Alberta, Canada–2015, Calgary, Alberta, Canada

Furrow, 1976

364 x 91.8 cm

tissage croisé, ikat; laine

Collection de l’Alberta Foundation for the Arts, 1977.027.001

Carol Little fait partie du grand nombre d’anciennes étudiantes du Collège des Arts de l’Alberta qui se sont jointes à l’entreprise de tissage sur mesure de Douglas Motter and Associates à Calgary; c’est là où Little perfectionnera ses compétences de 1973 à 1978, avant de fonder son propre studio. Elle continue à tisser tout au long des années 1980, se concentrant principalement sur des œuvres pour des expositions ou des commandes. Elle fonde ensuite Handspirits, une galerie coopérative en 1987, et modifie sa pratique pour se concentrer davantage sur le batik et les soies peintes. Furrow est tissé pendant que Little travaille pour Motter and Associates et porte l’étiquette de l’entreprise au verso. Les subtiles bandes d’ikat et la présentation sculpturale rappellent les paysages agricoles des prairies. Cet endroit est une source d’inspiration inépuisable pour Little.

Pages reproduites, p. xv, p. 122.

Catalogue 30

Amy Loewan

n. 1945, Hong Kong

A Mandala “The Circle and the Square”, 1996

66,5 x 45,8 cm

tissage; calligraphie, papier (de riz) Shuen, encre de Chine, fusain et impression sur ordinateur

Collection de l’Alberta Foundation for the Arts, 1997.168.001

Étudiante adulte à la Faculté des arts de l’Université de l’Alberta, Amy Loewan commence à incorporer les sensibilités et les matériaux de son héritage chinois dans des peintures calligraphiques au goutte-à-goutte. Les motifs tissés en forme de grille de cette calligraphie l’amènent à explorer le processus de tissage physique de bandes de papier de riz. Les traits horizontaux et verticaux du caractère de la « bienveillance » sont particulièrement évocateurs pour elle et motivent sa série Project Kindness. Dans A Mandala «The Circle and the Square», le mot anglais kindness (bienveillance) est imprimé dans différentes polices de caractères de gauche à droite et calligraphié de haut en bas. Associée aux symboles de la terre (carré) et du ciel (cercle), l’œuvre tisse une déclaration interculturelle optimiste sur le pouvoir de la bienveillance pour créer un monde meilleur.

Page reproduite, p. 208.

Catalogue 31

Amy Loewan

n. 1945, Hong Kong

A Peace Project, 2000

95 x 68 cm

tissage; calligraphie, papier (de riz) Shuen, encre de Chine, fusain et impression sur ordinateur

Collection de l’Alberta Foundation for the Arts, 2000.068.001

A Peace Project est un exemple précoce des œuvres de Loewan en papier de riz tissé, qui ont aujourd’hui évolué en une série de grandes installations connues collectivement sous le nom de The Peace Projects. D’apparence géométrique et abstraite de loin, l’œuvre observée de plus près révèle une série de mots qui ont été intégrés dans le tissage du papier de riz : compassion, kindness, respect, understanding, patience, tolerance, gentleness, forgiveness (compassion, bienveillance, respect, compréhension, patience, tolérance, douceur, pardon). En 1998, l’historien de l’art David Silcox écrit à propos de cette série : « Ses matériaux nous rappellent à quel point les droits de l’homme sont fragiles. Cette œuvre simple, puissante, mais émouvante de douceur est faite de papier de riz blanc souple et d’encre... et ces mots qui résonnent invoquent des idées qui sont les armes les plus puissantes dans la lutte mondiale pour la dignité humaine ».

Pages reproduites, p. 172, p. 173.

Catalogue 32

Guilde des métiers d’art du Manitoba

Prairie Barnacles, 1979

approx. 175 cm de largeur

tissage reps; laine

Collection de Manitoba Crafts Museum and Library, 581.00

Prairie Barnacles est un projet collaboratif qui met en évidence les fortes communautés associées au tissage dans les prairies. Créée pour célébrer le cinquantième anniversaire de la Guilde des métiers d’art du Manitoba, l’œuvre s’inspire d’un atelier animé par Ken Weaver (un apprenti du célèbre auteur américain et promoteur du textile Jack Lenor Larsen), et est dirigée par Anne Ayre et installée par Gordon Ayre. Lee Anderson, Shirley Anderson, George Baldwin, Janet Baldwin, Wynn Buchanan, Andrea Burchard, B. Renton Goodwyn, Chris Grossman, Ruth Johnston, Catherine MacLean, Jean McMurray, Ruby Monds, Henrietta Mullin, Ivy Rollo, Carol Romanyk et Roberta York comptent parmi les artistes participants. Les anatifes sont tissés sur le plancher de la Guilde à Winnipeg à l’aide d’une technique d’armure cannelée dans laquelle les fils de chaîne sont serrés les uns contre les autres et où alternent des fils de trame épais et fins pour créer une texture côtelée. Comme dans la série Landslice de Jane Kidd, on a tiré un fil de chaîne puissant d’un côté de chaque anatife pour créer la forme tridimensionnelle.

Pages reproduites, p. 112, p. 129, p. 192.

Catalogue 33

Florence Maple

1922–2000

Rug, 1969

Sioux Handcraft Co-operative

113,5 x 93 cm

tapis crocheté avec une aiguille à clapet; laine, coton 

Collection permanente de SK Arts 

Marie Florence Maple (née Perreault) est une Métisse qui confectionne d’abord des tapis crochetés dans le style métis traditionnel. Après son déménagement avec sa famille au sein de la Première Nation Standing Buffalo, l’une des rares Premières Nations à accepter des citoyens non visés par un traité, Maple aide à gérer la coopérative artisanale sioux et enseigne les techniques de confection de tapis aux jeunes femmes de la communauté. Elle s’installera par la suite à Winnipeg, au Manitoba.

Pages reproduites, p. 13, p. 48.

Catalogue 34

Florence Maple

1922–2000

Tipi Mat, 1967

Sioux Handcraft Co-operative

68,6 x 68,6 cm

tapis crocheté avec une aiguille à clapet; laine, coton

Collection permanente de SK Arts, N68.3

Pages reproduites, p. 13, p. 42.

Catalogue 35

Cathryn Miller

n. 1950, Toronto, Ontario, Canada

Winter Sun, c. 1977

88 x 120 cm

tapisserie tissée; laine, coton

Collection permanente de SK Arts, C77.5

Originaire de Toronto, l’artiste Cathryn Miller commence à tisser en 1974 après avoir aménagé un studio à Grasswood, petite collectivité des environs de Saskatoon. Les œuvres textiles de Miller, une autodidacte, ont fait régulièrement partie de la sélection en vue de l’exposition avec jury du Saskatchewan Handcraft Festival, où cette œuvre a été acquise par le Saskatchewan Arts Board (maintenant SK-Arts). Tout au long de sa carrière, Miller s’est intéressée au jeu complexe des formes géométriques, que ce soit en tissage ou sur papier.

Page reproduite, p. 174.

Catalogue 36

F. Douglas Motter

1913, Chicago, Illinois, États-Unis–1993, Calgary, Alberta, Canada

This Bright Land, 1976

617,9 x 232,41 x 24,1 cm

tissage; laine, cuivre, acier

Collection d’art de la Ville de Calgary, don de la Calgary Allied Arts Foundation, 1983

990072 A-F

C’est tout à fait par hasard que Douglas Motter se lance dans le tissage. Peintre de formation, il fait l’acquisition en 1945 d’un métier à tisser pour sa femme Jeanette. « Au début, tisser était un passe-temps, mais, nous ne savons pas exactement quand, l’activité a pris des proportions incontrôlables ». Motter accapara le métier à tisser familial et finit par fonder Motter and Associates en 1961, une entreprise de tissage produisant des articles tissés à la main, du métrage personnalisé et des tentures sur commande. Très appréciés, ses tissages sont sélectionnés pour l’exposition universelle de Bruxelles de 1958 et Expo 67. Parmi ses principales commandes, citons les tapisseries conçues pour l’édifice de l’Assemblée législative à Edmonton ainsi que This Bright Land, commandée pour l’entrée du Palais des congrès de Calgary. Motter est le premier instructeur de tissage du Collège des Arts de l’Alberta (1967–1977) et le mentor de Carol Little, qui a probablement tissé cette œuvre.

Pages reproduites, p. 94, p. 114.

Catalogue 37

Ann Newdigate

n. 1934, Makhanda (aussi appelée Grahamstown), Afrique du Sud

Collage Preparatory Sketch For Wee Mannie, 1980

41 x 39,5 cm

collage; pastel, crayon de couleur, aquarelle, crayon à mine, encre sur papier

Le Musée d’art MacKenzie, collection de l’Université de Regina, œuvre achetée avec l’aide de la Banque d’art du Conseil des Arts du Canada, 1982-16

Les dessins forment souvent la base des tapisseries d’Ann Newdigate. Mettant en rapport deux paradigmes, son travail incorpore « la tension entre la qualité systématique du processus de tapisserie et l’apparente liberté des marques faites au crayon à mine de plomb ou à la peinture dans les dessins » (Newdigate, 1982). 

Page reproduite, p. 132.

Catalogue 38

Ann Newdigate

n. 1934, Makhanda (aussi appelée Grahamstown), Afrique du Sud

National Identity, Borders and the Time Factor, ou Wee Mannie, 1982

99 x 109,2 cm

tapisserie; coton, soie, laine, fibres synthétiques

Le Musée d’art MacKenzie, collection de l’Université de Regina, œuvre achetée avec l’aide de la Banque d’art du Conseil des arts du Canada, 1982-15

Immigrée depuis peu d’Afrique du Sud à Saskatoon, Ann Newdigate est attirée par le tissage dans les années 1970, sous l’influence de Margreet van Walsem, tisserande de Prince Albert. Poursuivant ses études au Edinburgh College of Art, Newdigate crée cette tapisserie dans le style des Gobelins à partir d’une célèbre photographie du chef métis Louis Riel, prise après sa capture à Batoche, en 1885. Selon Newdigate, « la tapisserie comporte un élément autobiographique, car la date à laquelle la photo a été prise correspond presque exactement à celle de l’une des guerres des Boers en Afrique du Sud, au cours de laquelle mon grand-père a été tué à Faber’s Put ». Comme le laisse entendre le titre, l’entrelacement qu’elle fait de récits coloniaux traverse les frontières et soulève des questions complexes sur les gestes d’effacement et d’appropriation par lesquels se construisent les identités nationales. 

Pages reproduites, p. 133, p. 185.

Catalogue 39

Ann Newdigate

n. 1934, Makhanda (aussi appelée Grahamstown), Afrique du Sud

Then there was Mrs. Rorschach’s dream/ You are what you see, 1988

181 x 87 cm

tapisserie; lin, soie, fibres synthétiques, laine, coton

Collection de la Banque d’art du Conseil des arts du Canada / Collection of the Canada Council Art Bank 90/1-0261

« Avec le personnage de Mme Rorschach, l’artiste souligne la négligence dont font preuve les historiens à l’égard des femmes aussi bien que de la tapisserie. Bien que Mme Rorschach ait été une psychologue praticienne, sa présence est occultée dans l’histoire, éclipsée par celle de son mari plus célèbre, tout comme la tapisserie a été négligée dans l’histoire de l’art, éclipsée par les beaux-arts plus prestigieux » (Bell, ١٩٨٨). 

Pages reproduites, p. xix, p. 129, p. 158, p. 159, p. 180, p. 181.

Catalogue 40

Ann Newdigate avec des membres de la Prince Albert Spinners and Weavers Guild et du programme de tissage du Saskatchewan Institute of Applied Science and Technology 

Another Year, Another Party, 1994–1996

114 x 162 cm

tapisserie; laine 

Collection permanente, Mann Art Gallery

Cette magnifique tapisserie a été créée avec des fils tissés au cours de trois décennies. Elle s’inspire des travaux d’Ann Newdigate et d’Annabel Taylor, qui ont toutes deux reçu des dons de fils de la part de leurs amies et mentors, Kate Waterhouse et Margreet van Walsem. Another Year, Another Party commémore la communauté dynamique des tisserandes, fileuses et teinturières de Prince Albert, en Saskatchewan, ainsi que leurs liens et leurs histoires communes. Les artistes sont les suivantes : Ann Newdigate, Alice Bergquist, Jill Couch, Sheila Devine, Lorraine Farish, Terese Gaudet, Elaine Greve, Mary Hunt, Gail Sheard, Shirley Spidla, Madelaine Walker, Melanie Wiens, Annabel Taylor and Noella Thompson. La laine a été colorée avec des teintures provenant de plantes locales par Kate Waterhouse.

Page reproduite, p. 204.

Catalogue 41

Maija Peeples-Bright

n. 1942, Riga, Lettonie

Sunny Snail Woofish, c. 1970

35 x 81 x 0,5 cm

crochet; laine, tissu, peinture, boutons

Collection du Musée d’art MacKenzie; don de Veronica et David Thauberger, 1999-167

L’œuvre de l’artiste californienne Maija Peeples-Bright offre l’un des rares recoupements dans les prairies entre le textile et la céramique, un autre médium qui a l’ambition de renverser les présomptions modernistes sur l’art et l’artisanat. Le séjour de Peeples-Bright à Regina a coïncidé avec celui de son ancien professeur David Gilhooly, célèbre céramiste du courant funk. Entre 1970 et 1971, elle crée un large éventail d’œuvres d’inspiration funk en céramique et en textile, notamment des « Woofishes » crochetés, un jeu de mots obtenu à partir du mot anglais fetish (fétiche) et du nom de son teckel, Woof W. Woof. Au cours de cette période, elle produit également des rideaux « animaliers » crochetés, tissés et cousus pour le centre d’art de l’Université de Californie à Davis.

Page reproduite, p. 152.

Catalogue 42

William Perehudoff

1918–2013, Saskatoon, Saskatchewan, Canada

Tapisserie sans titre (Loeb Commission), 1976

120.7 x 160 cm

aiguille de poinçon; fibre acrylique, coton, latex

Collection du Musée d’art du Centre de la Confédération; don de M. et Mme Jules Loeb, 1980, CM 80.6.5

En 1975, la collectionneuse et philanthrope torontoise Fay Loeb lance un projet dans le cadre duquel vingt-trois artistes de premier plan du Canada devaient produire des dessins pour une collection de tapisseries à tirage limité. Les tapisseries ont été conçues comme un moyen d’apporter un peu de chaleur aux espaces communs souvent peu engageants des bâtiments publics et commerciaux. William Perehudoff, de Saskatoon, est alors l’un des cinq artistes des Prairies sélectionnés. Sa tapisserie, reposant sur un petit collage, tire parti des teintes vibrantes du fil acrylique utilisé dans l’atelier de tapisserie au Mexique. Les artisans ont accentué les bords colorés de son dessin en gravant à la main un profond « V » dans les boucles crochetées, reproduisant ainsi les éléments découpés du collage original.

Page reproduite, p. 96.

Catalogue 43

Gayle Platz

n. Toronto, Ontario, Canada

Large Tapestry Weave, v. 1974

190 x 66 cm

tapisserie avec fente et chaîne tirée; bouclé, chenille, bois

Collection du Musée des beaux-arts de Winnipeg; œuvre acquise avec les fonds de la Winnipeg Foundation, G-74-12

Au début des années 1970, Gayle Platz et Marilyn Foubert, deux jeunes tisserandes expérimentales, créent à Winnipeg un atelier-boutique portant le nom fantaisiste de « Frolicking Fantasy ». Elles s’étaient rencontrées au Sheridan College de Toronto et, en 1974, on leur consacre une exposition du même nom à la Winnipeg Art Gallery. Cette exposition met en évidence leur intérêt pour la structure, le matériau, la nature tactile et une compréhension élargie de ce que peut être l’art textile. Dans Large Tapestry Weave, Platz associe bois, bouclé et chenille pour créer une forme organique incluant un vide proéminent – une œuvre qui met en valeur toute une myriade de possibilités tactiles et formelles.

Page reproduite, p. 95.

Catalogue 44

Anne Ratt

d. années 1970, Saskatchewan, Canada

Mat (cross pattern), c. 1971

53 x 47 cm

bouclage; fourrure de lapin

Collection permanente de SK Arts, N73.5

Anne Ratt est originaire de la bande indienne de Lac La Ronge et citoyenne de la Première Nation de Sucker River, dans le nord de la Saskatchewan. Pour ses tapis en fourrure de lapin, Ratt a recours aux techniques traditionnelles des Cris du Nord servant à fabriquer des couvertures et des vêtements légers, chauds et respirants. Des bandes de fourrure de lapin ont été coupées et séchées, puis frottées et travaillées pour les assouplir, et enfin utilisées pour former des boucles, un peu comme au crochet, se servant de l’index comme crochet. Selon Sherry Farrell Racette, une universitaire algonquine et métisse, la petite échelle de ces tapis en fourrure de lapin et leur vente par l’intermédiaire de la Coopérative artisanale du Nord de La Ronge (une solution différente du système des postes de traite) indiquent qu’il s’agissait peut-être d’un « produit d’essai » destiné aux touristes ou à un marché du sud.

Page reproduite, p. 39.

Catalogue 45

Anne Ratt

d. années 1970, Saskatchewan, Canada

Mat (radiating circle pattern), c. 1971

51 x 44 cm

bouclage; fourrure de lapin

Collection permanente de SK Arts, N73.6

Page reproduite, p. 39.

Catalogue 46

Elaine Rounds

n. 1943, Harvard, Illinois, United States

Prairie Twill Seasons (Ode to Spring, Summer, Fall and Winter), 1985

104 x 104 cm (chacun)

sergé tissé; laine, acrylique, coton, lin

Collection de l’artiste

Cet ensemble de quatre tissages est une ode au changement spectaculaire des saisons dans les prairies. Lorsque Rounds quitte le Colorado en 1970 pour s’installer à Brandon, au Manitoba, le paysage ne l’inspire pas. Cependant, elle finit par tomber amoureuse de sa beauté subtile et sublime et commence à tisser son appréciation dans des tentures murales aux solides lignes horizontales. Outre le tissage en sergé de cette œuvre, Rounds est également connue pour son utilisation de la technique de l’incrustation suédoise. Après avoir été suspendue dans l’édifice du bureau des titres de biens-fonds de Brandon, puis dans le bureau du directeur du Rural Development Institute de l’Université de Brandon, Prairie Twill Seasons fit partie de l’exposition de 1989 Urban/Rural Landscape à la Galerie d’art du sud-ouest du Manitoba.

Page reproduite, p. 135.

Catalogue 47

Mariette Rousseau-Vermette

n. 1926, Trois-Pistoles, Québec, Canada–2006, Montréal, Québec, Canada

Anne-Marie, 1976

183 x183 cm

tissage, technique boutonnée; laine, coton

Collection de la Galerie Walter Phillips, Centre des arts et de la créativité de Banff

Lorsque Mariette Rousseau-Vermette arrive en Alberta pour diriger le programme Fibre du Centre des arts de Banff (1979–1985), elle jouit déjà d’une réputation d’artiste de premier plan en tapisserie à l’échelle internationale, ayant participé à quatre reprises aux influentes biennales de la tapisserie de Lausanne, en Suisse (1962, 1965, 1967, 1971). Avec ses contemporains canadiens, elle est à l’origine d’une nouvelle prise de conscience et d’une nouvelle appréciation de la tapisserie – un mouvement « Nouvelle tapisserie » qui verra les artistes textiles expérimenter avec de nouveaux matériaux et repousser les limites du tissage traditionnel. Anne-Marie, qui fait partie d’une série d’œuvres presque monochromatiques, incarne la retenue moderniste et la contemplation tranquille. Des œuvres similaires ont été présentées dans le cadre d’une grande exposition organisée en 1976 à la Winnipeg Art Gallery, dont les exemples se trouvent aujourd’hui dans la collection du Metropolitan Museum of Art de New York.

Pages reproduites, p. xviii, p. 70.

Catalogue 48

Florence Ryder

v. 1935–2005 Première Nation Standing Buffalo, Saskatchewan, Canada

Untitled, sans date

45, x 95,3 cm

technique du tapis crocheté; laine, tissu avec renfort en toile de jute

Collection privée

Florence Ryder appartient à la Première Nation Dakota Standing Buffalo qui se trouve dans la vallée de la rivière Qu’Appelle dans le sud de la Saskatchewan. Elle apprend à fabriquer des tapis à l’âge de dix ans auprès de sa mère Elizabeth Ryder. Ses motifs sont plutôt floraux jusqu’à ce qu’un bref passage à la Coopérative artisanale sioux l’amène à adopter des motifs géométriques dakota. Contrairement aux tapis de laine crochetés Ta-hah-sheena de la coopérative, les tapis crochetés de Ryder sont confectionnés avec des vêtements usagés (principalement des pantalons en polyester) achetés auprès du Friendship Centre de la ville voisine de Fort Qu’Appelle, ce qui donne des couleurs correspondant aux tendances de la mode d’un passé récent. Ryder tire son inspiration de diverses sources : livres, magazines, émissions télévisées et des pow-wow.

Pages reproduites, p. 13, p. 176.

Catalogue 49

Florence Ryder

v. 1935–2005 Première Nation Standing Buffalo, Saskatchewan, Canada

Untitled, sans date

48 x 91 cm

technique du tapis crocheté; laine, tissu avec renfort en toile de jute

Collection de Jack Severson

Page reproduite, p. 49.

Catalogue 50

Jane Sartorelli

n. 1924, Toronto, Ontario, Canada–2006, Edmonton, Alberta, Canada

Cerridwen, c. 1975

231 x 139,7 x 12,7 cm

macramé; laine, acrylique, fibres mélangées

Collection de Nick et Annette Radujko

Les années 1970 voient la prolifération de pratiques artistiques féministes qui produisent des œuvres cherchant à récupérer des techniques, des sujets et des corps « féminins » afin de défier le patriarcat. Il est peu probable que Jane Sartorelli se soit déplacée pour voir The Dinner Party de Judy Chicago lors de son lancement à Brooklyn en 1974, mais Cerridwen partage une grande partie de son audace, de sa force et de ses formes féminines abstraites. Sartorelli commence à travailler avec des textiles au milieu des années 1960, combinant des techniques pour créer son propre style de tapisserie en bas-relief. Ses œuvres sont amplement exposées et collectionnées à Edmonton, ce qui lui permet de subvenir aux besoins de ses cinq enfants, étant mère monoparentale. Ses sujets sont le plus souvent figuratifs, bien qu’elle tente quelques incursions du côté de l’abstraction. Cerridwen est le nom d’une ancienne déesse galloise associée à la renaissance et à l’inspiration.

Page reproduite, p. 153.

Catalogue 51

Hazel Schwass

1925, Wadena, Saskatchewan, Canada–2011, Calgary, Alberta, Canada

Sans titre, 1974

160 x 80 x 8 cm

Tapisserie; laine, tapisserie en toison de mouton, os, perles de bois

Collection de l’Alberta Foundation for the Arts, 1974.022.001

En 1943, l’artiste et tisserande Hazel Schwass, âgée de 18 ans et originaire de la Saskatchewan, consacre 210 heures au programme d’études sur le tissage de la Searle Grain Company. Après cette formation, elle poursuit ses études avec Margreet van Walsem et Kate Waterhouse à la Saskatchewan Summer School for the Arts de Fort Qu’Appelle, en Saskatchewan, et avec Mary Snyder à Banff. Connue à Lethbridge comme « la dame qui confectionnait des tapis de selle », Schwass a également produit des œuvres plus expérimentales qui incorporent des éléments de ses couvertures – foulardage moelleux, forme rectangulaire et frange unique – dans des formes nouvelles et expressives.

Page reproduite, p. 16.

Catalogue 52

Mary Scott

n. 1948, Calgary, Alberta, Canada

Imago, (viii) translatable <<is That Which Denies>>, 1988

739 x 99,1 cm

broderie, déconstruction; soie

Collection de l’Art Gallery of Alberta, don de M. Joseph Pierzchalski, 95.36

En tant que peintre, Mary Scott repousse constamment les limites de ce qu’est la peinture. Au milieu des années 1980, après avoir travaillé comme directrice adjointe des arts visuels au Centre des arts de Banff (1982–1984), Scott commence à explorer la relation entre la surface et le sol, l’image et le texte, la perturbation et l’ordre dans ses œuvres. Sa série Imago, mot signifiant « image » en latin, explore l’idée de Lacan de l’image idéalisée ou de l’archétype – et le phallocentrisme que les féministes françaises cherchent à subvertir. Imago, (viii) translatable <<is That Which Denies>> est une bande de tissu de soie déconstruite, non tissée, mais détissée. Le panneau central est brodé avec l’image abstraite d’un dessin de Léonard de Vinci montrant la coupe transversale d’un homme et d’une femme en plein coït.

Pages reproduites, p. xix, p. 202.

Catalogue 53

Margaret Sutherland

1922, Calgary, Alberta, Canada–2017, Rocky Mountain House, Alberta, Canada

The Seed, c. 1984

162,6 x 58,4 cm

technique d’incrustation Theo Moorman; laine

Collection du Musée et de la Galerie d’art de Red Deer, don de la Dre Kathleen A. Swallow

Margaret Sutherland apprend à tisser à l’École des beaux-arts de Banff, où elle suit des cours avec Mary Snyder (1973) et Douglas Motter (1974). En 1980–1981, Sutherland participe à Fibrations, la première exposition contemporaine d’arts textiles de la province, avec un jury formé par Glen Allison, Ann Lambert et Mariette Rousseau-Vermette pour l’Université de l’Alberta (cette exposition a ensuite été présentée au Nickle Arts Museum). Tout au long des années 1980, Sutherland réalise de nombreuses commandes de tissage architectural d’envergure en Alberta, notamment des tapisseries pour Sun Life Place à Edmonton et Sun Life Plaza à Calgary. Sutherland, qui a vécu pendant un certain temps dans les bois près de Rocky Mountain House, nourrit un lien profond avec la nature, une sensibilité qu’illustre bien The Seed.

Page reproduite, p. 171.

Catalogue 54

Martha Tawiyaka

v. 1877–1979, Première Nation Standing Buffalo, Saskatchewan, Canada

Tipi Mat, 1967

Sioux Handcraft Co-operative

76,2 x 61 cm

tapis crocheté avec une aiguille à clapet; laine, coton

Collection permanente de SK Arts, N68.8

Martha Tawiyaka, descendante du chef Standing Buffalo, est une Dakota Sisseton, sage-femme et guérisseuse. En tant que membre fondateur et « responsable spirituelle » de la coopérative artisanale sioux, Tawiyaka travaille avec d’autres aînés de la communauté pour fournir des dessins traditionnels dakota aux jeunes femmes de la coopérative. Ses œuvres sont présentées à des dignitaires et collectionnées par plusieurs institutions et sa plus importante, une grande tapisserie réalisée pour l’Université de Regina, est toujours exposée à la Bibliothèque Dr. John Archer. En 1969, le magazine Maclean’s classe Martha Tawiyaka parmi les « Canadiens à connaître ».

Page reproduite, p. 40.

Catalogue 55

Annabel Taylor

1937, Lucky Lake, Saskatchewan, Canada–2006, Deep River, Ontario, Canada

Ten Shades of Sheep, 1983

133 x 86 cm

technique de tissage de tapis; chaîne de lin, trame de laine filée à la main

Collection permanente de SK Arts, don du Saskatchewan Craft Council, 2020-059

Annabel Taylor est une des membres fondateurs de la Prince Albert Spinners and Weavers Guild et une ancienne élève de Margreet van Walsem et d’Ann Newdigate. Ten Shades of Sheep est un exemple primé de son intérêt pour la teinture naturelle et le filage, techniques qu’elle a souvent enseignées. « Le défi que représente l’utilisation d’une structure simple, d’une palette de couleurs limitée, de matériaux purs et d’éléments classiques de la conception de tapis, écrit Taylor, m’a amenée à m’engager dans un processus simple et direct, qui s’est révélé très satisfaisant ». 

Page reproduite, p. 116.

Catalogue 56

Margreet van Walsem

n. 1923, Zutphen, Pays-Bas–1979, Prince Albert, Saskatchewan, Canada

Birth, 1971

86,4 x 35,6 cm

tapisserie; laine

Collection de la Mann Art Gallery, 2005.07.010

L’artiste d’origine néerlandaise Margreet van Walsem est initiée au tissage et à la laine teinte avec des couleurs naturelles par Anton Skerbinc, à la Saskatchewan Summer School for the Arts à Fort Qu’Appelle en 1969. Son travail exprime l’harmonie entre un sentiment profond pour la nature et l’utilisation de matériaux naturels, un intérêt pour les techniques de tissage anciennes et autochtones et un choix de sujets qui « permet de se laisser surprendre par des éléments familiers et de s’interroger à leur sujet : la naissance, la mort, la danse, l’acte de donner ou de prendre, la justice et l’injustice » (Jasper, 1974). Ces intérêts convergent dans Birth, une représentation qui fusionne le moment de la naissance avec la création d’une tapisserie. 

Page reproduite, p. 157.

Catalogue 57

Margreet van Walsem

n. 1923, Zutphen, Pays-Bas–1979, Prince Albert, Saskatchewan, Canada

Inside Out, 1977

254 x 127 x 10 cm

tapisserie avec fentes et ajouts; laine

Collection de la Mann Art Gallery, 2017.08.016

Les dernières œuvres de l’influente tisseuse de Prince Albert Margreet van Walsem associent un profond engagement envers le cardage, le filage et les teintures naturelles, et un intérêt en constante évolution pour les techniques de tissage novatrices. Van Walsem s’intéresse davantage « aux possibilités de la structure » (Robertson, 1976) après la découverte des approches sculpturales du tissage à la sixième biennale internationale de la tapisserie de Lausanne en 1973, et lors d’ateliers avec Jagoda Buic (Yougoslavie) et Ritzi Jacobi (Allemagne) en 1974. Inside Out offre un exemple de virtuosité où le changement de tension du métier à tisser permet de créer un paysage multiforme constitué de fentes et de rainures, de torsades et de plis. 

Pages reproduites, p. xix, p. 130.

Catalogue 58

Kate Waterhouse

1899–1995, Kerrobert, Saskatchewan, Canada

Archives de Kate Waterhouse, v. 1977

Fiche modèle : 25 x 38,5 cm

Livre ouvert : 22 x 30 cm

papier, laine

Collection permanente de SK Arts, don d’Ann Newdigate, 1998-028

La publication en 1977 de Saskatchewan Dyes : A Personal Adventure with Plants and Colours résume une décennie de recherche et d’expérimentation intensives menées par Kate Waterhouse, teinturière et tisserande de la Saskatchewan. Grâce à l’aide du Saskatchewan Arts Board et à une formation à la Saskatchewan Summer School of the Arts, elle a acquis un bagage impressionnant de connaissances sur les teintures obtenues à partir de plantes des prairies – un savoir qui a enrichi le travail de nombreux tisserands de cette exposition (Margreet van Walsem, Ann Newdigate, Annabel Taylor et al.).

Pages reproduites, p. 175, p. 228.

Catalogue 59

Whynona Yates

1926 Leicester, Angleterre–1998, Canada

Hanging, 1974

237 x 132 x 20 cm

tissage, tressage à brins cordés, rya; laine

Collection de l’Alberta Foundation for the Arts, 1997.085.001

Née en Angleterre, Whynona Yates est une tisserande prolifique dont les sculptures textiles à grande échelle et les tentures murales ont été présentées partout au Canada et à l’étranger, notamment au Pavillon canadien d’Expo 67 et au Musée des beaux-arts du Canada en 1973. Établie à Edmonton, Yates file, teint et crée ses œuvres en faisant appel à diverses techniques de tissage et de travail hors métier, illustrant son intérêt pour les traditions de tissage du monde entier. Hanging présente des rangs denses imitant le chaume, constitués de franges de toison brute et de fins fils de chaîne ainsi que d’une étroite bande de tissage au sommet. Tout en rappelant un paysage, les franges peuvent également faire penser à un mino, sorte de vêtement de dessus japonais fait de paille hydrofuge.

Pages reproduites, p. xv, p. 117.

Catalogue 60

Marge Yuzicappi

n. 1948, Fort Qu’Appelle, Saskatchewan, Canada

Tapestry (Ta-hah-sheena), v. 1970

Sioux Handcraft Co-operative

365 x 183 cm

tapis crocheté avec une aiguille à clapet; laine, coton

Collection d’art du président de l’Université de Regina, pc.1971.3

Marge (Marjorie) Yuzicappi est l’une des plus jeunes membres de la coopérative artisanale sioux et a crocheté certains de ses plus grands tapis, une activité qu’elle poursuit encore aujourd’hui. Une de ses œuvres les plus importantes, Tapestry (Ta-hah-sheena), réalisée pour l’Université de Regina, est toujours exposée dans la Bibliothèque Dr. John Archer. Parce que le tapis était trop grand pour être étalé chez elle, Yuzicappi a dû le rouler et le travailler par sections. Comme le fait remarquer l’universitaire algonquine/métisse Sherry Farrell Racette à propos de cette pièce, ses « motifs géométriques sont à la fois subtils et dynamiques, servant l’objectif ancien d’embellir un espace commun partagé ».

Pages reproduites, p. 13, p. 207.

Catalogue 61

Yvonne Yuzicappi

1942 Wolseley, Saskatchewan–2009 Standing Buffalo First Nation,

Saskatchewan, Canada

Rug, 1968 

Sioux Handcraft Co-operative

111 x 36,5 cm

crocheté avec une aiguille à clapet; laine, coton 

Collection permanente de SK Arts 

Pages reproduites, p. 13, p. 48.

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